Le MSP n’opère aucun changement de fond à son programme politique.
A la clôture du 7e congrès du Mouvement de la société pour la paix (MSP), le président sortant, Abderezzak Makri, semble se retrouver candidat, sans concurrent de taille. Hésitant à afficher son ambition depuis le début des préparatifs du 7e congrès extraordinaire, et sachant que ses chances restent minimes, l’ancien président du parti, Bouguerra Soltani aurait annoncé son refus de se porter candidat. A l’heure où nous mettons sous presse, l’opération de l’élection des 280 membres du conseil consultatif se poursuit. Abdelmadjid Menasra et Hadj Aziz, président du madjless echoura se sont portés candidats à la présidence du conseil consultatif. A travers leur offensive, les participationnistes tentent de prendre le contrôle du madjless echouyra.
Le programme politique a été adopté à une heure très tardive, après un débat houleux, durant la nuit de vendredi à samedi, tandis que les statuts du mouvement ont été adoptés durant la matinée d’hier.
Aucun changement de fond notable, n’a été apporté à l’actuel programme du mouvement. Par conséquent, le MSP restera dans l’opposition.
D’après le président du bureau du congrès, également président de la commission préparatoire du congrès, «Makri n’aurait pas organisé des assises sur mesure.» Ouverts depuis jeudi à la Coupole du complexe olympique Mohamed Boudiaf à Alger, les travaux se sont poursuivis, hier, avec la participation de quelque 2 000 congressistes. Les bilans moral et financier ont été adoptés à l’unanimité au premier jour du congrès. Après l’adoption du programme politique et des statuts, le parti a procédé dans la séance de l’après-midi à l’élection des quelque
270 membres du majless echoura puis les dirigeants du mouvement.
Abderezzak Makri, qui incarne l’aile dure du parti, proche des Frères musulmans, a en effet rallié son principal rival au sein de ce parti, Bouguerra Soltani qui réclame ouvertement le retour sous le giron du pouvoir. «Les grands partis sont ceux qui sont fondés pour défendre des grandes causes et poursuivre des objectifs politiques (…) banni soit le parti fondé sur l’intérêt personnel. Honni soit l’homme politique qui passe son temps à berner les militants et le peuple avec des paroles mielleuses et en vendant du vent sans pour autant présenter un réel programme politique…
Le malheur en politique est qu’elle soit monopolisée par les opportunistes et fuie par des réformateurs», a-t-il déclaré. Makri ne cache pas son penchant pour l’ AKP et le président turc, Tayyip Erdogan qu’il considère comme modèle. L’affrontement entre les deux courants, dont les entristes représentés par des anciens cadres du parti, qui dure depuis le 5e congrès tenu en 2013, s’est accentué lors de ce 7e congrès.
A travers son long et virulent discours prononcé à l’ouverture du congrès, Makri n’a pas hésité à accuser, sans le nommer, son prédécesseur de vouloir reprendre la direction du parti pour s’en servir, lequel serait prêt à vendre son âme pour un ou deux portefeuilles ministériels.
Le président sortant refuse «de faire de la figuration dans le gouvernement et de servir d’alibi et de faire-valoir…». Pour rappel, Makri a accédé, en 2013, à la présidence du MSP, soit dans une période marquée par le vrombissement, ce qui fut appelé, les révoltes populaires dans les pays arabes. Par ailleurs, malgré la tension qui a marqué ces assises, les courants au sein de ce parti islamiste continueront à cohabiter. Ce dernier souhaite que «l’échéance de 2019 soit une opportunité pour concrétiser le consensus national.
Lors de ses récentes sorties, il avait souligné que «le candidat du MSP en 2019 ne jouera pas le rôle d’un candidat-lièvre».