WASHINGTON- John Bolton, le Conseiller à la sécurité du président Trump, a exprimé jeudi à Washington sa « frustration » devant le blocage que connait la question du Sahara Occidental, affirmant qu’il était temps à la Minurso d’accomplir son mandat.
« Frustration, frustration », a répété le chef du National security Council (NSC) en évoquant la question du Sahara Occidental lors d’un point de presse à Heritage Foudation, tenu à l’issue d’un débat sur la nouvelle stratégie de l’administration américaine en Afrique.
« Vous devriez penser au peuple sahraoui, aux sahraouis qui sont encore dans les camps des réfugiés », a ajouté John Bolton, soulignant que les sahraouis et leurs enfants ont « besoin de retourner chez eux et avoir une vie normale ».
Durant ce débat consacré à la nouvelle stratégie des Etats-Unis en Afrique, le conseiller du président Trump est revenu sur les missions de maintien de la paix dans le continent, en expliquant que l’administration américaine souhaitait mettre fin à celles qui n’ont pas rempli leurs mandats après des années de déploiement.
Bolton qui connait très bien le dossier du Sahara Occidental, pour avoir participé en 1991 à l’établissement du mandat de la Minurso, a regretté que les mandats de ces missions soient renouvelés systématiquement chaque année sans qu’elles obtiennent les résultats escomptés, à savoir mettre fin aux conflits, a-t-il dit.
Pour mieux illustrer la situation, l’ancien ambassadeur américain à l’ONU a cité le Sahara Occidental, son « exemple préféré », en indiquant qu’un référendum d’autodétermination devait se tenir dans ce territoire mais 27 ans après aucun progrès n’a été enregistré dans ce sens.
Bolton a estimé qu’il était nécessaire de « focaliser » sur les moyens permettant à ces missions d’accomplir leurs mandats avec succès. Mais « le succès n’est pas de maintenir ces missions indéfiniment », a-t-il déclaré.
» 27 ans de déploiement et la mission est toujours là comment pouvez-vous justifier cela ? « , s’est-il interrogé en s’adressant au parterre d’ambassadeurs africains, d’ONG et de personnalités américaines qui ont assisté à ce débat.
Bolton a affirmé que « les ressources, l’attention et l’effort » déployés dans le cadre de cette mission « seraient plus productifs », s’ils ont été consacrés au développement des peuples de la région.
Le règlement du conflit au Sahara Occidental permettra de réorienter les financements alloués à la mission au développement économique, a-t-il soutenu.