L’Équateur a décidé de retirer l’asile politique dont bénéficiait depuis sept ans le fondateur de Wikileaks. Il est accusé d’avoir violé sa liberté conditionnelle et Washington a également demandé son extradition.
Julian Assange était réfugié depuis sept ans dans l’ambassade d’Équateur à Londres. Le fondateur de WikiLeaks a finalement été arrêté ce jeudi en vertu d’un mandat de juin 2012 délivré par le tribunal londonien de Westminster, pour non-présentation au tribunal. Scotland Yard a ajouté que les États-Unis avaient également demandé l’extradition d’Assange. Cheveux blancs et barbe blanche, ce dernier a été porté hors de la représentation diplomatique équatorienne peu après 10 heures par six policiers habillés en civil jusqu’à un fourgon de police, selon une vidéo de son arrestation. Il a été placé en garde à vue dans un commissariat londonien et sera «présenté au tribunal de Westminster dès que possible».
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— Ruptly (@Ruptly) 11 avril 2019
WikiLeaks a rapidement réagi sur Twitter en accusant l’Équateur d’avoir «illégalement mis fin à l’asile politique d’Assange, en violation du droit international» et d’avoir «invité» la police britannique dans l’enceinte de l’ambassade. Edward Snowden, qui avait reçu le soutien logistique de l’organisation, regrette un «jour sombre pour la liberté de la presse». Moscou accuse Londres d’«étrangler la liberté». «Cela met la vie d’Assange en danger et humilie l’Équateur. Jour de deuil mondial», écrit l’ex-président équatorien Rafael Correa sur son compte Twitter. En accordant sa protection au fondateur de WikiLeaks, cette figure de la gauche sud-américaine avait trouvé une occasion en or de narguer Washington. Mais tout a changé en 2017, avec l’arrivée au pouvoir de Lenin Moreno, pour qui la présence de l’Australien constituait désormais un «problème».
Déguisé en coursier
Lenin Moreno a défendu le retrait du statut d’asile à Julian Assange, une décision présentée comme «souveraine» et prise «après ses violations répétées des conventions internationales et des protocoles de la vie quotidienne». Le gouvernement équatorien a récemment dénoncé des atteintes répétées de la part de Julian Assange aux règles régissant ses conditions d’asile dans son ambassade. Depuis octobre, Quito appliquait au fondateur australien de WikiLeaks un protocole qui régule notamment ses visites et ses communications à l’intérieur de la légation, et prévoyait aussi que son non-respect implique un retrait de l’asile. Wikileaks a accusé mercredi les autorités équatoriennes d’avoir rassemblé des milliers de photographies et de vidéos de Julian Assange prises dans l’ambassade.