Wilayas du sud du pays: Propagation inquiétante du paludisme

Wilayas du sud du pays: Propagation inquiétante du paludisme

Le paludisme est de retour en Algérie. Plusieurs personnes atteintes de paludisme ont été hospitalisées ces deux dernières semaines dans le sud du pays. Cette épidémie n’en finit pas de faire des victimes. Tous les cas de paludisme enregistrés à travers le pays sont «importés» par les migrants subsahariens «clandestins» qui affluent en masse vers l’Algérie.

En Algérie, il existe quelques régions à risque, notamment au Sud. La wilaya de Ouargla, considérée et classée comme étant un ancien foyer du paludisme autochtone, ne peut être à l’abri d’un éventuel réveil de la maladie vu les conditions qui s’y prêtent.



Les conditions sont favorables à l’apparition de cette maladie dans cette région : température élevée et pluie favorisant la remontée des eaux, la présence d’eaux stagnantes, et la dégradation de l’environnement. Mais le facteur le plus influent reste le mouvement incontrôlé des populations aux frontières Sud. L’alerte reste donc de mise aujourd’hui plus que jamais, avec la mise en place d’un dispositif d’urgence afin de circonscrire cette maladie.

Pour uniquement la wilaya de Tamanrasset, 68 cas ont été enregistrés depuis le début de l’année en cours, selon les responsables de la direction de wilaya de la santé. L’ensemble des patients atteints de cette pathologie, dont des nationaux et des ressortissants étrangers venus de pays africains limitrophes, ont bénéficié d’une prise ont charge médicale au niveau de différents établissements hospitaliers de cette wilaya, a précisé le directeur du secteur, Omar Bensenoussi.

Plusieurs mesures préventives ont été prises par les services de la santé en coordination avec les acteurs concernés pour éradiquer les foyers de cette maladie, notamment le traitement des lacs par insecticide, la mise en oeuvre des cellules de vigilance et de contrôle sanitaires implantées notamment dans les zones frontalières, à savoir Tinzaouatine et In Guezzam, a expliqué le même responsable.

A Ouargla, les cas de malades atteints de paludisme, «tous importés» s’est maintenu à 11 personnes. Quatre cas sont encore maintenus à l’hôpital Mohamed-Boudiaf, dont un seul en soins intensifs, indique la direction de santé. Ces cas de paludisme, dont le premier avait été décelé à la fin du mois d’octobre dernier, ont été relevés dans la commune de Aïn El Beida, ainsi que les localités de Bamendil (commune de Ouargla), Sokra (Rouissat) et Frane (N’goussa). La même maladie «importée» a touché 67 personnes à travers la wilaya d’Adrar depuis le début de l’année en cours, selon des responsables de la direction locale de la santé.

Il s’agit de deux cas de ressortissants étrangers (congolais et malien) et de 65 cas de citoyens algériens atteint par la maladie, de par leurs liens sociaux et commerciaux et de proximité avec des pays du voisinage de l’Afrique subsaharienne, selon l’étude épidémiologique effectuée par une équipe de la direction de la santé, a fait savoir le chef de service des maladies transmissibles et non transmissibles à la DSP, Mohamed Seddiki. La plupart de ces cas, soit 39, ont été enregistrés au niveau de la commune frontalière de Bordj Badji Mokhtar, suivie des communes de Reggane et Adrar, a-t-il précisé en signalant que tous ont bénéficié d’une prise en charge au niveau des établissements de santé et se sont rétablis totalement.

Par souci de circonscrire le paludisme et lutter contre sa propagation, les services de la santé de la wilaya de Ouargla mènent actuellement, en coordination avec les autorités locales, une campagne d’envergure visant l’élimination des foyers de l’insecte vecteurs de la pathologie, par le déblaiement des points d’eau stagnants, le traitement par insecticide à l’intérieur et l’extérieur des habitations et l’ensemencement des drains et points d’eau en poissons de l’espèce gambusia.

L.A.R.