Cela ne s’appelle ne peut pas s’appeler de l’amitié lorsque les amis d’un ami se déchirent ce même ami ! A plus forte raison, lorsque cela se passe au plus haut sommet de l’Etat.
Amar Saadani, ex-président de l’APN, patron du FLN dont le président d’honneur est le président de la république, a descendu en flammes le général Toufik, surnommé Reb Dzair « Dieu » de l’Algérie, ex-patron du tristement célèbre DRS, mis d’office à la retraite il y a quelques mois.
Il a publiquement accusé le général d’être à la solde de l’étranger et d’avoir fomenté des insurrections à travers le territoire national.
Ahmed Ouyahia, ministre d’Etat, directeur de cabinet de Boutelika, plusieurs fois premier ministre et ministre, patron du RND, a pris la défense du général déchu.
Amar Saadani ne jure que par Bouteflika. Ahmed Ouyahia, lui aussi, ne jure que par Bouteflika.
Amar Saadani défend le programme du président de la république. Ahmed Ouyahia, lui aussi, défend le programme du président de la république.
Le général Toufik est traîné dans la boue par un président de parti qui soutient le président de la république.
Le général Toufik est défendu par un secrétaire général d’un parti qui soutient le président de la république.
Alors qui est et où est le général Toufik ? Qui est Saadani ? Qui est Ouyahia ? Où est le président de la république?
Comment deux des plus fidèles du président de la république se déchirent-ils, exécrablement, un ancien patron des services, proche collaborateur de ce même président pendant au moins 15 années ?
Faut-il rappeler aussi que si le locataire d’El Mouradia est aujourd’hui au pouvoir c’est bien grâce ce général Toufik qui l’a ramené de l’étranger pour offrir les clés de la présidence, un certain printemps 1999.
Finalement devant cette cacophonie sans queue ni tête, où est l’Etat et ses institutions ? Où est la responsabilité de tout un chacun ? Où est la part de vérité ? Où est la part du mensonge, de la manipulation, de l’usure, de dénégation, du formatage ?
Quels sont les desseins des uns et des autres ? A quoi nous préparent-on avec ces basses manœuvres qui ternissent davantage l’image de l’Algérie, déjà si enfoncée dans les dénis de justice, de droit, avec les scandales de corruption, les détournements, la mal-vie, les mécontentements populaires ?