Il n’est de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir !
C’est cet adage qui siérait fort bien à l’annonce de la pétition signée par celles et ceux avaient passé plus de cinquante-quatre ans à vivre des prébendes, des faveurs, des avantages de ce qu’ils prétendent défendre, aujourd’hui, mais, surtout à se taire devant tant d’injustices commises au nom du FLN, ce FLN commun à tous les Algériens, ce FLN qui, aujourd’hui, après un demi-siècle de terreur dans un silence total, leur rappelle, subitement, que l’Algérie va mal par la faute de Amar Saadani!
Curieusement, paradoxalement, les auteurs de la pétition ne voient dans ce squat du sigle FLN que la méchante main d’Amar Saadani. Curieux, paradoxal, énigmatique, insidieux, inconcevable, lorsque les auteurs de cette pétition appellent à extraire le FLN des mains « des combinards sans vergogne » en ne désignant qu’un seul abcès.
Nous savons, et ils le savent beaucoup mieux que nous, pour avoir évolué dans ce système, que Saadani, soudainement devenu mauvais et un pestiféré, n’est secrétaire général du FLN que grâce à Bouteflika, ce président qu’ils ont soutenu depuis sa première candidature, il y a de cela 17 ans!
Amar Saadani, devenu, à leurs yeux, combinard, prévaricateur, trafiquant, indélicat, véreux, avait bel et bien remercié le président de la république, Abdelaziz Bouteflika, que ces pétitionnaires prennent le soin d’épargner, pour la confiance qu’il avait placée en lui en le nommant président de l’APN, en juin 2004. Une désignation que ces pétitionnaires ont acceptée, applaudie, soutenue!
Voilà, finalement, Amar Saadani est devenu, aux yeux de ces pétitionnaires, le seul mal du pays, plusieurs années après avoir été le troisième personnage de l’Etat algérien. Car, si ce sieur est si dangereux, le poste de troisième personnage de l’Etat qu’il avait longtemps occupé ne devrait pas lui revenir et s’être tu devant ce choix si dangereux relevait de la complicité et d’association de malfaiteurs et de comploteurs contre les intérêts supérieurs du pays! Et ce poste est plus important, plus officiel, pus représentatif que celui d’un responsable de parti, fut-il le….FLN!
Mais pourquoi ne focaliser « cette colère » que contre Saadani, que nous savons tous, d’ailleurs, pas du tout propre, alors qu’il ne doit ce poste de patron du FLN, après que son prédécesseur, Abdelaziz Belkhadem, cet « iranien infiltré » fut débarqué de la manière la plus vulgaire?
Où était ce groupe de pétitionnaires lorsque Karim Younès, militant FLN, a été détrône de la façon que nous savions de la présidence de l’APN? Où étaient ces justiciers lorsque ce même sort fait de complots, de coups bas, d’intrigues, a été appliqué à Abdelhamid Mehri lors du coup d’Etat scientifique, en 1996?
Où étaient ces pétitionnaires lorsqu’un autre coup, encore un complot au nom du FLN, a été mené contre Ali Benflis, lui aussi débarqué de la tête de ce FLN, un parti traîné dans la boue, dans la honte?
Il n’est pas question, surtout pas, de prendre la défense de ces secrétaires généraux d’un FLN qui a servi à assouvir des desseins malsains, d’un FLN grâce et à cause de qui tout ce mal que vit que vit l’Algérie est rendu possible! Ils ont tous contribué à ce marasme national, à la dilapidation des richesses nationales, à la corruption, au sinistre de l’école.
Il y a lieu, simplement, de dire que ces pétitionnaires qui se disent après ce qui est arrivé au FLN, par la seule faute de Amar Saadani, devraient l’être lorsque son nom, celui de Saadani, bien sûr, était cité dans »l’historique » détournement des 3 000 milliards du programme du PNDRA!
Ils auraient dû, pour avoir commis un tel détournement, s’opposer non seulement à son élection, mais, mieux encore, à sa candidature, purement et simplement.
Amar Saadani n’est pas né de la dernière pluie de ce printemps dernier, il est un vieux routier qui a grandi, évolué, appris, et gravi les échelons de la rapine dans cette faune politique dont faisaient et font partie ces moudjahids. Amar Saadani est secrétaire général d’un parti dont le président de la république, Abdelaziz Bouteflika, est le président d’honneur qui l’a, connaissant les mœurs politiques du sérail, désigné à ce poste. On fera croire à personne en Algérie que Saadani a été élu démocratiquement. Il est le produit de son maître, le chef de l’Etat. Alors se taire sur les pratiques du clan au pouvoir et s’en prendre qu’à Saadani relève du bluff et du détournement de l’opinion.
Amar Saadani, ce barbouze Fléniste, un protégé du président, ce rabatteur guidé et instruit pour des missions inextricables pour s’attaquer à ce qui ne va pas dans le sens voulu par les puissants du moment, vient, subitement, de susciter l’inquiétude d’autres amis et protégés du président! Alors que lorsque la presse parlait de l’achat d’un appartement à Paris pour sa fille, ces nationalistes n’avaient rien entendu. Un appartement à quelques centaines de milliers d’euros pour octroyer un confort à sa fille malade pendant que des Algériens meurent dans des hôpitaux algériens faute de médicaments et de moyens.
Nous ne les avons pas entendus lorsque, en 1997, le fameux rapport Mustapha Mazouzi dénonçant la fraude électorale au profit du nouveau-né, le RND, a été mis dans les tiroirs! Une fraude électorale que des partis politiques de l’opposition avaient dénoncé vigoureusement en occupant les rues d’Alger plusieurs jours durant.
Ces signataires se sont trompés et de cibles, et de cause et d’arguments ! Saadani est un protégé de Bouteflika, de sa fratrie, de son clan, du système même dans lequel évoluent ou ont évolué ces pétitionnaires. Et, s’ils voient un danger en Saadani, qu’ils aient le courage, l’honnêteté et la lucidité de dire : Monsieur le président de la république, votre mandat doit prendre fin. Mais cela, ils ne le demanderont jamais !
Amar Saadani, l’ennemi de ces anciens moudjahid, n’a pas agi seul et ils le savent fort bien. En le chargeant seul, ils ne font que participer à la pollution politique, ce jeu si maîtrisé par le système!
Encore une autre trouvaille pour nous occuper pendant ces grandes chaleurs. Aussi cette pétition n’est qu’un leurre, comme nombre d’autres que les Algériens prennent par-dessus la jambe.