Yacine Brahimi au EC Porto: Dribbles, imbroglio et foot-business

Yacine Brahimi au EC Porto: Dribbles, imbroglio et foot-business

Vestige d’un certain foot-business, Yacine Brahimi est au coeur d’un imbroglio contractuel entre le FC Porto et le fonds d’investissement Doyen Sports.

Arrivé au club en 2014 en provenance de Grenade, le fantasque dribbleur de 29 ans n’aurait pas dû rester bien longtemps au FC Porto, tremplin vers des clubs européens plus huppés. Mais les modalités de son transfert, scellé avec le fonds Doyen Sports sous le régime désormais prohibé de la tierce propriété (plus connue sous le nom de TPO et qui permettait à un club de céder une partie de ses droits sur un joueur à une tierce partie), ont plombé sa trajectoire. Et alors que son contrat à Porto expire l’été prochain, le club ne l’a ni prolongé, ni revendu et s’expose à un paiement obligatoire en juin… pour un joueur-clé et bientôt libre de s’en aller. «Des joueurs en fin de contrat, ça arrive dans tous les clubs», a dédramatisé l’entraîneur Sergio Conceiçao, tentant de couper court aux questions récurrentes autour du N°8 des Bleus et Blancs.

Car dans cette affaire, les parties intéressées sont multiples: Doyen Sports, une des premières cibles des révélations des «Football Leaks» fin 2015, avait contribué à l’achat de Brahimi en 2014. L’idée pour le club portugais était de partager l’indemnité de transfert (6,5 millions d’euros) pour s’offrir le joueur à moindre coût. Pour Doyen, l’objectif était d’anticiper une plus-value au moment de la revente du joueur, promis à un bel avenir. Or, en mai 2015, la FIFA a décidé d’interdire la tierce propriété, source d’importantes dérives. A ce moment-là, Doyen possédait encore 80% des droits de Brahimi. Porto en a racheté 30% fin juin 2015 et possède donc encore aujourd’hui la moitié des droits de l’international algérien. Mais la direction n’a jamais pris la décision de prolonger ou de transférer le joueur.

Pour le club portugais, le problème est que Doyen possède toujours une clause de vente obligatoire des droits de Brahimi à la fin de son contrat, le 30 juin 2019. Que le joueur soit prolongé ou parte libre, le FC Porto devra verser à Doyen la somme de 6,5 millions d’euros. Mis au jour par les «Football Leaks», le contrat du joueur s’est également trouvé à l’origine d’une amende de 44.000 euros de la FIFA au FC Porto mi-février pour avoir incorrectement mis à disposition les données de son transfert et pour avoir laissé un tiers interférer dans celui-ci. Les supporters espèrent fébrilement sa prolongation, comme en témoigne l’énorme «tifo» déployé dans les tribunes ce week-end face à Benfica (1-2).

Les inconditionnels du stade du Dragon savent que dans l’équipe de Sergio Conceiçao, l’Algérien est l’homme qui fait la différence: cette saison, il a inscrit dix buts et offert sept passes décisives toutes compétitions confondues. «Je me sens bien, je travaille beaucoup pour aider l’équipe à gagner ses matchs et atteindre ses objectifs»», a commenté l’attaquant.