Même si la réaction des responsables locaux tombe à pic, au grand bonheur des populations, il n’en demeure pas moins qu’elle pose la question de la gestion locale.
Finalement la mobilisation a payé. Les populations des 10 villages de Yakouren qui ont manifesté leur colère due au manque d’eau potable ont eu gain de cause. Par miracle, il y a de l’eau dans les robinets. Les responsables concernés ont réagi après l’ultimatum lancé par les manifestants. Un chantier en accéléré a été lancé pour alimenter Begoub, Tinsaouine, Tamliht, Boumensour, Tougana, Tighilt Bouksas et Aouana, les 10 villages en eau potable cet été.
Chose faite donc.
Ces derniers, rappelons-le, ont, début juillet, envoyé une copie d’une déclaration menaçant de recourir à des actions spectaculaires, au responsable de la subdivision des ressources en eau, au chef de daïra d’Azazga, à la direction des ressources en eau, à la brigade de gendarmerie de Yakouren et à la sûreté de daïra d’Azazga. Dans le document, les villageois lançaient un ultimatum de 10 jours aux responsables du secteur afin qu’ils puissent rétablir les «robinets dans leur droit légitime». Aussi, même avec un peu de retard, il est à relever que pour cette fois, la promesse a été tenue et au bon moment.
En fait, même si la réaction des responsables locaux tombe à pic, au grand bonheur des populations, il n’en demeure pas moins qu’elle pose la question de la gestion locale. Faut-il fermer la route pour ouvrir le robinet?
En effet, le phénomène ne cesse de se répéter chaque semaine non seulement à cause de la mauvaise distribution de l’eau, mais pour la plus simple des réclamations. Rien que durant la journée d’hier, une action similaire a été observée à Azouza, à Larbaa Nath Irathen. Les citoyens de ce village ont dû fermer la route qui mène vers la ville de Tizi Ouzou pour exprimer leur colère quant aux retards accusés dans le raccordement en gaz de ville.
C’est toujours une question de robinets et c’est hélas toujours le même mode d’emploi. Pour ouvrir le robinet, il faut fermer la route. La question posée est d’autant plus cruciale qu’elle risque de se poser avec acuité. Alors que le barrage de Taksebt est à un niveau qui appelle, la prudence, 42% de remplissage, les services concernés doivent préserver le moindre litre d’eau.
Les populations auront sans nul doute besoin de plus en plus d’eau avec la raréfaction des pluies dans les prochaines semaines, ce qui affectera le rythme de distribution et les quantités emmagasinées.
C’est donc une question cruciale qui doit trouver des réponses urgentes. Durant les années précédentes, avec un niveau de remplissage appréciable, les populations ont souffert pour faire entendre leurs cris de détresse; que dire si l’eau venait à manquer?Le risque est également grand quand on sait que les pertes sont estimées à 40% des quantités pompées.
Quatre litres sur 10 partent dans la nature. La plupart des villages qui sont restés sur leur faim sont les victimes collatérales de ces pertes causées par la vétusté des réseaux de distribution mais pas seulement. Une grande partie du personnel de l’ADE à travers les communes n’est pas formée. Ces agents non formés font également face à un manque d’effectifs qui se répercute sur la qualité du service.