Yémen : 30.000 enfants meurent chaque année de malnutrition (UNICEF)

Yémen : 30.000 enfants meurent chaque année de malnutrition (UNICEF)

AMMAN – Le Fonds des Nations unies pour l’enfance a alerté dimanche sur la situation des enfants au Yémen qualifié d’ »enfer sur terre » où 30 000 enfants meurent chaque année à cause de la malnutrition, alors que toutes les 10 minutes un enfant meurt de maladies « facilement évitables », ont rapporté des médias locaux.

Dans une conférence de presse à Amman (Jordanie), le directeur de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Geert Cappelaere, a affirmé que « la photo bouleversante » publiée, 26 octobre, sur la couverture du quotidien américain, New York Times, de la fillette yéménite Amal de 7 ans au corps émacié par la malnutrition, décédée moins d’une semaine après, n’est pas « le seul enfant à subir ce sort au Yémen ».

« Quelques 30.000 enfants meurent chaque année de malnutrition au Yémen. Il n’y a pas une seule Amal, il y a malheureusement plusieurs milliers d’Amal », a souligné M. Cappelaere, de retour d’une mission effectuée dans ce pays du sud-ouest de la péninsule arabique ravagé par un conflit depuis  plus de trois ans.

Selon les données de l’Unicef, 1,8 million d’enfants yéménites souffrent aujourd’hui de malnutrition « aiguë » dont 40% d’entre eux vivent à Hodeïda et dans les gouvernorats voisins.

« La malnutrition chronique, qui touche la moitié des enfants de moins de 5 ans du pays a un impact extrêmement important sur le développement de leurs cerveaux », a relevé l’Unicef, précisant que « tous ces enfants ne développeront jamais pleinement leur potentiel intellectuel ».

L’organisation onusienne a fait savoir également que 1,1 million de femmes enceintes ou allaitantes sont anémiques nécessitent une prise en charge urgente.

Quant aux niveaux de vaccination, l’Unicef a évoqué une « considérable diminution » depuis le début de la guerre en 2015.

« Les campagnes d’immunisation à l’échelle nationale étant inexistantes, des épidémies de rougeole et de diphtérie sont apparues avec des conséquences fatales sur les enfants », a ajouté le Fonds des Nations unies pour l’enfance.

« Aujourd’hui, toutes les 10 minutes un enfant yéménite meurt de maladies qui peuvent être facilement évitées. Malheureusement, la situation étant catastrophique et extrêmement grave, la situation ne fait que s’aggraver », a déploré encore le responsable de l’Unicef.

Dans le cadre de son programme de transferts monétaires d’urgence, l’organisation onusienne a reconnu qu’elle ne fournit que de « très petites sommes d’argent » à 1,5 million de familles les plus vulnérables et les plus pauvres du Yémen.

En l’absence de toute solution à la crise actuelle, l’Unicef a appelé à poursuite de l’action humanitaire, demandant aux parties au conflit de veiller à ce que l’assistance humanitaire et la protection de la population puissent se poursuivre sans condition.

« Notre demande s’adresse aussi à la communauté internationale pour qu’elle continue à être aux côté du peuple yéménite et envers les enfants », a déclaré M. Cappelaere, invitant toutes les parties au conflit à se réunir sous le leadership de l’envoyé spécial de l’ONU, Martin Griffiths et à se mettre d’accord sur un cessez-le-feu et un accord de paix.