Sanaa – Huit Yéménites ont été condamnés mercredi à des peines de prison allant jusqu’à dix ans pour complicité dans un attentat suicide revendiqué par Al-Qaïda ayant tué 86 soldats en mai 2012.
« Allah Akhbar (Dieu est grand) », ont crié les huit condamnés à l’énoncé du verdict par le juge Hilal al-Mahfal, a constaté un correspondant de l’AFP.
Deux des accusés ont été condamnés à dix ans de prison par le tribunal, spécialisé dans les affairesDes Yéménites jugés pour « complot terrr du terrorisme, un troisième à sept ans, et deux autres respectivement à trois et à deux ans de prison.
La cour a libéré trois autres prévenus dont les condamnations équivalaient à la période passée en détention, et acquitté trois dernières personnes.
Ils étaient jugés pour « complot terroriste » dans l’attentat suicide revendiqué par Al-Qaïda du 21 mai 2012 qui avait tué 86 soldats et blessés 171 autres. Le réseau extrémiste visait le ministre de la Défense Mohammed Nasser Ahmed et ses adjoints, qui sont sortis indemnes de l’attaque.
« Ce n’est pas un verdict, c’est de l’oppression », s’est écrié Hicham Charabi, condamné à sept ans de prison, en ajoutant: « Je ne suis pas membre d’Al-Qaïda ».
Sa mère, qui a assisté à l’audience portant le traditionnel habit noir, a affirmé, entre deux sanglots que son fils était « innocent » et qu’il n’avait aucun lien avec Al-Qaïda.
L’audience était entourée de strictes mesures de sécurité.
Le juge a également ordonné que deux anciens chefs des services de sécurité nommés par l’ancien président Ali Abdallah Saleh soient interrogés à nouveau à propos de l’attentat de mai 2012.
L’ancien commandant des services centraux de sécurité, le général Abdel malek Taïeb et son adjoint, le général Yéhya Mohammed Abdallah Saleh, un neveu de l’ancien chef de l’Etat, nient toute responsabilité dans l’attentat.
Mais seul le premier, qui avait été limogé le jour même de l’attentat, a accepté de répondre en mars à une invitation du tribunal et de témoigner devant lui.
Un accusé, Hicham Charabi, avait affirmé devant le juge que l’attentat avait des motivations « politiques » et qu’il avait été commis avec la complicité de « hauts responsables »
L’attentat s’était produit trois mois après le départ de l’ancien président Saleh, qui avait longtemps résisté à un processus politique visant à le remplacer par son adjoint Abd Rabbo Mansour Hadi, à l’issue d’une longue contestation, parfois violente, de son pouvoir dans la rue.
M. Hadi s’est employé à écarter de nombreux chefs militaires et des services de sécurité proches ou réputés fidèles à M. Saleh, et à restructurer l’armée et la police comme le prévoit un accord de transition politique parrainé par l’ONU.