Le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a indiqué mardi avoir recensé près de 1.500 enfants soldats au Yémen, recrutés principalement par les rebelles Houthis en guerre contre les forces progouvernementales.
« Nous avons reçu de nombreux rapports sur le recrutement d’enfants au Yémen pour servir dans le conflit armé, principalement par les comités populaires affiliés aux Houthis », a déclaré la porte-parole du Haut commissariat Ravina Shamdasani dans un communiqué.
« Entre le 26 mars 2015 et le 31 janvier 2017, l’ONU a réussi à vérifier le recrutement de 1.476 enfants, tous des garçons », a-t-elle indiqué, ajoutant que ce nombre serait « beaucoup plus élevé car la plupart des familles ne sont pas disposées à parler du recrutement de leurs enfants, par crainte de représailles ».
« La semaine dernière, nous avons reçu de nouveaux rapports sur des enfants recrutés sans que les familles le sachent », a-t-elle encore dit, soulignant que des enfants de moins de 18 ans « se mettent souvent à combattre après avoir été trompés ou attirés par des promesses d’avantages financiers ou de statut social ».
Elle a rappelé que « le recrutement et l’utilisation d’enfants dans les conflits armés sont strictement interdits par le droit international », soulignant que le recrutement d’enfants de moins de 15 ans peut s’apparenter à « un crime de guerre ».
« Nous appelons (toutes les parties) à libérer immédiatement les enfants » dans une telle situation, a conclu la porte-parole.
Le Yémen est déchiré par une guerre qui oppose les rebelles Houthis et leurs alliés –des forces restées fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh– aux troupes loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi.
Le conflit s’est aggravé quand une coalition arabe menée par l’Arabie saoudite a lancé en mars 2015 une campagne militaire pour chasser les Houthis, qui ont pris le contrôle de la capitale Sanaa et d’autres parties du pays fin 2014/début 2015.
Selon l’ONU, le conflit au Yémen a fait plus de 7.500 morts, dont 4.667 civils, et 40.000 blessés parmi lesquels 8.180 civils.