Zerrouki dévoile la feuille de route de la 5G et les avancées du service universel

Zerrouki dévoile la feuille de route de la 5G et les avancées du service universel

Avec plus de 52 millions d’abonnés mobiles pour une population de 48 millions d’habitants, l’Algérie figure parmi les pays affichant les taux de pénétration mobile les plus élevés au monde. Un dynamisme que le gouvernement entend consolider à travers une nouvelle phase d’évolution technologique : l’introduction de la 5G.

Invité au forum du quotidien El Moudjahid, le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, a présenté les grandes lignes de la stratégie nationale dans le secteur. L’annonce phare concerne le lancement officiel de la 5G prévu pour le second semestre de 2025, avec un cahier des charges quasi finalisé qui sera prêt dans deux semaines.

Plutôt que de céder à la précipitation, le gouvernement adopte une approche prudente, mais stratégique, tirant les leçons des erreurs des pays pionniers. « On n’est pas en retard. Ceux qui nous ont précédés y ont laissé beaucoup d’argent sans pour autant obtenir une rentabilité des investissements escomptée », a rappelé le ministre.

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La 5G algérienne ciblera d’abord les usages professionnels et les sites à forte valeur ajoutée : téléchirurgie, industrie intelligente, maintenance, agriculture de précision, ou encore éducation numérique. L’usage généralisé au grand public viendra plus tard.

Connecter l’Algérie, partout

Le programme de service universel poursuit son objectif : connecter les zones reculées, notamment dans le Grand Sud et les villages de moins de 500 habitants. Plus de 60 % du pays est aujourd’hui couvert par les réseaux mobiles, avec une cible ambitieuse de 70 % d’ici à sept ans.

Un projet de 1 400 nouveaux sites mobiles a été lancé pour garantir la connectivité dans les zones à faible rentabilité. L’État subventionne l’effort avec des incitations financières aux opérateurs privés dans les zones de moins de 2 000 habitants.

Par ailleurs, l’Algérie dispose d’un réseau national de fibre optique de 260 000 km, couvrant 95 % du territoire. Le ministre ambitionne une couverture totale en ADSL à l’horizon 2027.

Un marché dynamique, mais sous pression

Malgré ses avancées, le secteur télécoms fait face à plusieurs défis. Le revenu moyen par utilisateur (ARPU) est passé de 40 dollars en 2003 à seulement 2 dollars aujourd’hui, témoignant d’une accessibilité accrue, mais aussi d’un affaiblissement des revenus pour les opérateurs (Mobilis, Djezzy, Ooredoo).

Cependant, le ministre assure que ces opérateurs offrent des services compétitifs au niveau régional, et que la 5G viendra dynamiser l’écosystème technologique et économique.

Paiement virtuel et protection des données : l’autre révolution

Côté services financiers, Algérie Poste prépare une carte CIB virtuelle, marquant une évolution majeure dans le domaine des paiements numériques. De nouvelles formules viendront remplacer progressivement la carte Edahabia, avec des offres personnalisées.

Interrogé sur la cybersécurité, Sid Ali Zerrouki s’est voulu rassurant : la protection des données est encadrée par la loi 18.07 et fait l’objet d’une attention particulière dans le futur cahier des charges 5G.

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Pour le ministre, connecter tous les Algériens, peu importe leur localisation, reste la priorité. La connectivité permet de faciliter la gouvernance électronique, l’éducation à distance, les services postaux et financiers numériques, et contribue ainsi directement au développement socio-économique.

L’Algérie ne veut pas suivre la course technologique à tout prix, mais avancer intelligemment. Une stratégie à la fois ambitieuse et réaliste pour asseoir sa souveraineté numérique et garantir un accès équitable aux services de demain.