Dans un entretien accordé à la TV5 Monde, la présidente de l’Union pour le Changement et le Progrès (UCP), Zoubida Assoul a appelé le « pouvoir en place à retrouver la voie de la raison ».
Interrogée sur la présidentielle du 12 décembre, Me Zoubida Assoul a indiqué que « les citoyennes et les citoyens ne s’intéressent pas du tout à ce scrutin. La preuve, aucun candidat ayant déposé un dossier devant l’ANIE, l’Autorité nationale indépendante des élections – qui est elle-même anticonstitutionnelle- n’a réussi à recueillir les signatures de plus de 3% des 24 millions d’électeurs et d’électrices ».
« Ce qui explique ce manque d’intérêt, c’est que les millions d’Algériens qui descendent dans la rue depuis maintenant neuf mois ne sont pas du tout d’accord avec ces élections. Pour eux, les visages du pouvoir de Bouteflika sont toujours là et le gouvernement qui organise les élections a été nommé par l’ancien président alors qu’il n’était pas encore démissionnaire », a-t-elle ajouté.
À la question de ce que demandent les partis de l’opposition, Zoubida Assoul, a répondu : « Moi, en tant que cheffe de parti de l’opposition constructive, j’ai depuis le départ proposé une solution de sortie de crise, à savoir aller vers un dialogue inclusif afin d’assainir la situation, de rebâtir l’Etat sur de nouvelles bases, d’aller vers un processus électoral en ayant, au préalable, revu un certain nombre de dispositions constitutionnelles, en ayant revu tout l’arsenal juridique qui encadre l’opération politique afin de garantir une compétition loyale, transparente et qui garantisse l’égalité des chances et l’égalité des citoyens devant la loi. »
« Aujourd’hui, nous considérons que ces élections ne peuvent pas avoir lieu car elles ne vont pas régler la crise, bien au contraire, elles vont l’aggraver. Il suffit de voir la crise qui secoue aujourd’hui le secteur de la justice, un secteur très important. L’usage de la force à l’encontre des magistrats dans l’enceinte même des juridictions est un dérapage très grave. On n’a jamais vu cela en Algérie et cela n’augure rien de bon », a-t-elle expliqué.
Évoquant les arrestations arbitraires, la présidente de l’UCP, a fait savoir que « ces derniers jours , des gens ont été incarcérés pour port de l’étendard Amazigh ou simplement pour leur opinion »
« Le pouvoir use et abuse donc de la répression et de l’incarcération des opposants mais je ne pense pas que l’armée algérienne qui est populaire et bénéficie d’un grand respect puisse user de la force contre les citoyens qui manifestent pacifiquement », a-t-elle dénoncé.