Pour Zoubida Assoul, présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), qui s’exprimait, hier, au micro de Radio Tizi Ouzou en marge des débats organisés à l’université Mouloud-Mammeri (UMMTO), « le peuple algérien a rendu un verdict sans appel, proclamant la rupture avec le système en descendant dans la rue et sa volonté de construire un Etat de droit et de liberté au service des Algériens et de l’Algérie ».
Sur la démission annoncée du président de la République, la cheffe de fil de l’UCP fait observer qu’on se retrouve une nouvelle fois devant un vice de procédure juridique et constitutionnel.
« La vacance du pouvoir doit être validée par le Parlement qui se réunira avec la composante de ses deux Chambres. Or, constate-t-elle, la Chambre basse du Parlement est entachée d’illégalité suite au coup de force opéré par la majorité de l’APN qui, en plus d’avoir cadenassé les portes de l’institution, a fait un putsch à son président.
A cette situation s’ajoute la démission de certains groupes parlementaires, selon Zoubida Assoul qui estime que le Parlement est de fait « frappé d’illégalité ».
Pour Assoul, « l’application de l’article 102 est caduque et dépassé et ceux qui plaident encore pour la mise en œuvre de cet artifice constitutionnel, à savoir le chef d’état-major de l’ANP et tous ceux qui parlent au nom du président de la République, sont dans la manœuvre de faire durer le système » et se trouvent en porte à faux avec la volonté du peuple qui
« ne veut pas que la transition soit dirigée par le pouvoir qui est à l’origine du désastre actuel ».
En outre, elle estimera que le processus révolutionnaire en cours doit servir à la mise en place « de nouvelles pratiques politiques saines, basées sur le débat contradictoire au sein de la société, pour permettre l’émergence de nouvelles idées ». « La pratique politique dans notre pays a été ternie et pervertie par ce système qui a provoqué l’éloignement du citoyen de la politique », a-t-elle indiqué. Tout en plaidant pour « la nécessité de s’organiser pour faire des propositions et gagner le projet d’une société algérienne moderne par les urnes et sans discrimination aucune d’une quelconque partie ». Sur un autre volet abordant la place de la femme dans la société algérienne, « souvent remise au second plan lors des moments historiques », l’ancienne magistrat a appelé à « consacrer la citoyenneté effective de la femme algérienne qui a été dans tous les combats qu’a connus notre pays ».
« L’égalité entre hommes et femmes est un principe fondamental consacré par l’ensemble des lois fondamentales du pays depuis 1963 », a-t-elle relevé à ce propos, déplorant, toutefois, qu’« il (principe) n’a jamais été traduit dans la réalité. Les Algériennes, une fois l’indépendance acquise, ont été renvoyées dans leurs foyers ». Rappelant le long combat de la femme algérienne, Zoubida Assoul a évoqué sa participation « au combat dans les maquis et les villes aux côtés des hommes lors de la guerre de Libération nationale, à l’édification de l’Etat algérien à l’Indépendance et dans la résistance au terrorisme », soulignant que « les femmes ont payé un lourd tribut durant cette dernière période (décennie noire) ».
Aussi, a-t-elle jugé « positive » la démarche des quotas pour les femmes dans les assemblées élues adoptée en 2012 qui contribue à « lever les discriminations subies par celles-ci, malgré leurs limites et les déformations qu’elles ont pu charrier dans un premier temps ».