Zoubida Assoul : « le coté tragique qu’a pris la révolte le 5 octobre 88 s’est inscrit dans la mémoire du peuple »

Zoubida Assoul : « le coté tragique qu’a pris la révolte le 5 octobre 88 s’est inscrit dans la mémoire du peuple »

Dans une déclaration rendue publique, la présidente du parti l’Union pour le changement et le progrès (USP), Zoubida Assoul, est revenue sur les tragiques événements du 5 octobre 1988.

Voici le texte intégral de sa déclaration :

Voilà 31 ans que l’explosion populaire du 5 octobre 1988 s’est produite. Le coté tragique qu’a pris cette révolte s’est inscrit dans la mémoire collective du peuple algérien qui a démontré une volonté de rupture avec le système en place, dans un cri de colère et de désespoir d’une jeunesse flouée, souffrant d’exclusion et de frustration, qui refuse un pouvoir centralisé et dictatorial.

Le 05 octobre 1988, les Algériennes et les Algériens ont envahi la rue pour clamer et revendiquer leurs droits à la liberté, dans la volonté d’instaurer une Algérie libre et démocratique. Devant cette révolte populaire, l’armée tire à balles réelles sur les manifestants. Le bilan de cette tragédie est lourd : des dizaines de morts et des milliers de blessés.

L’UCP s’incline devant la mémoire de ces victimes qui se sont élevées pour la liberté et la démocratie avec l’expression de son profond respect.

Pour l’UCP, octobre 88 n’est pas un accident de parcours, mais le résultat d’une gestion, la conséquence d’une politique, dont les signes avant-coureurs se sont multipliés dès le début des années 80, à travers les différents événements qui ont secoués le pays en profondeur.

La période post 88, marquée par la crise économique a plongé l’Algérie dans une révolte continue qui a enlisé le pays dans la décennie sanglante des années 90. A l’issue de cette tragédie et son bilan humain et financier, la nature du système n’a pourtant pas changé, mais s’est plutôt reconstitué et maintenu, un système qui a ruiné le pays et volé le rêve de plusieurs générations.

Les 20 années de règne de Bouteflika ont encore cassé les ressorts de la société ainsi que ses valeurs et ont imposé la corruption comme mode de gouvernance basée sur l’opacité et l’impunité mais aussi l’exclusion de toutes les compétences, surtout la jeunesse.

Cette situation a fini par exaspérer des millions d’Algériennes et d’Algériens qui sont sortis dans la rue manifester pacifiquement depuis février 2019. Cette révolution pacifique et inédite exprime la volonté et la détermination d’un peuple d’en finir avec le système en place et retrouver sa citoyenneté et sa souveraineté .

L’UCP réitère son engagement avec le peuple Algérien dans ses revendications et son attachement à la solution politique qui doit passer par un dialogue national inclusif pour trouver une solution consensuelle de sortie de crise qui garantira les droits de chacun à travers la construction de l’Etat de droit, de l’indépendance effective de la justice et de la protection des libertés individuelles et collectives.